Guadeloupe
Série de portraits de guadeloupéens réalisés à la demande de Jean-Pierre Krief pour un film et une exposition présentés en mai-juillet 2000 au Fort Fleur d'épée dans la commune de Gosier.
Musique action
La cohabitation entre photographes et musiciens, lors de la préparation d'un concert, n'est pas évidente. Dans le contexte de Musique Action, alors que chaque jour, pendant deux semaines, s'installent une dizaine de formations différentes, le temps est compté, le stress tend à rendre l'artiste des sons irritable. Le photographe (lui aussi un artiste, pourtant) doit se fondre dans le décor, se faire oublier, lui et ses optiques. Il n'est pas si facile de regarder l'œil avec son oreille. Bien évidemment, lorsque le rideau tombe, le photographe redevient le meilleur ami du musicien à la recherche de la meilleure image de lui-même.
Jean-François Joly est de ceux qui surent s'intégrer admirablement aux équipes techniques et ensembles musicaux. Présent tout au long des journées de travail, admis naturellement par les permanents comme par les invités, il travaillait tout simplement, ne se contentant pas de poser son regard ; il posait aussi les (bonnes) questions sur l'activité de chacun, analysant discrètement cet étrange rituel appelé "balance" ou "soundcheck".
Le travail présenté par ce reporter-poète ne nous donne que peu d'indications sur la qualité de sa présence. Comme le son que nous avons reçu ensemble, ce souvenir flotte quelque part.
Dominique Répécaud, directeur de Musique Action.
Extrait du catalogue Musique Action 2005 vu par Jean-François Joly
Bastia
Bastia. Son centre ville avec ses boutiques chics, ses voitures de luxes, ses corps siliconés et bodybuildés, déambulants, telles des caricatures de notre société du paraître, entre la place Saint Nicolas, le boulevard Paoli et le vieux port.
À moins de 15 minutes de ce grand théâtre à ciel ouvert se trouve le quartier de Lupino au Sud de la ville.
Au cœur de celui-ci : « la grande barre », long parallélépipède aux couleurs fades, est vouée à la démolition dans le cadre d’un vaste projet de rénovation urbaine.
Côté rue, sa façade aux petites fenêtres de type carcéral. Côté mer, des draps sèchent aux fenêtres telles les voiles déchirées d’un navire en perdition. L’ironie fait que ce bâtiment, emblème de l’abandon et de la décrépitude, est ancré face au bureau de l’office HLM du département de Haute-Corse.
Travail réalisé pour le Centre Méditerranéen de la Photographie.
Toulouse
Le travail que Jean-François Joly a réalisé dans le cadre de la résidence photographique au Château d’Eau invite le visiteur à découvrir le quotidien des quartiers dits sensibles de la ville rose. Alternant entre les grands tirages et l’enchaînement de formats plus modestes, cette exposition nous confronte à ces territoires urbains comme elle nous plonge dans l’intimité de ses habitants. Une plaque de cuisson, une cafetière sur une gazinière, un torchon accroché à côté de couteaux sur le mur d’une cuisine… Autant de traces intérieures qui ne tarissent pas d’anecdotes sur ces gens. Leurs portraits, qu’ils soient figuratifs ou anecdotiques, résultent d’un long travail du photographe pour être accepté dans ces lieux privés. Parvenant difficilement à rencontrer les habitants de ces quartiers, il prit contact avec des structures sociales et associations de terrain. Ainsi, il parvient à entrer en relation avec des personnes qui, lorsqu’elles sont consentantes, lui offrent une riche matière photographique. Le procédé de réalisation de ces images – en moyen format sur film argentique couleur – s’inscrit justement dans cette démarche d’approche respectueuse. Un tel format surprend et provoque des interrogations chez les personnes photographiées. Un rapport singulier s’instaure entre elles et le photographe. Ces individus se détendent alors face à la lenteur du dispositif se donnant entièrement devant l’objectif dans une lumière naturelle.
Dans "être au monde", Jean-Marc Lacabe